Jacques Semelin et « l’énigme des 75% » : une mémoire troublée

Il y a un an, je publiais une très longue vidéo sur un ouvrage qui m’a profondément séduit : La survie des juifs en France qui détaille la manière dont 75 % des juifs qui se trouvaient en France durant la guerre ont, non pas été sauvés comme on le lit trop souvent de façon simpliste, mais ont survécu à cette période. Jacques Semelin y rapporte de nombreux témoignages et analyses sur les dispositions prises en premier lieu par les juifs eux-mêmes, mais aussi sur les solidarités dont ils ont pu bénéficier, pour que finalement la France soit un des pays où les juifs ont le plus échappé aux déportations, proportionnellement parlant.

À de nombreux titres, le sujet est empoisonné, plus encore alors qu’un candidat à la présidentielle revisite l’histoire de Vichy pour soutenir son agenda fascisant. Comme d’autres historiens, notamment Laurent Joly, Semelin est vent debout contre ces falsifications. Mais l’angle qu’il adopte, en se focalisant sur ceux qui ont survécu, est parfois regardé avec suspicion. N’apporterait-il pas d’eau au moulin zemmourien ? Son dernier ouvrage, Une énigme française, tout fraîchement publié chez Albin Michel avec la collaboration de Laurent Larcher, démontre à quel point un tel soupçon serait profondément injustifié. Plus encore, il montre pourquoi, par les temps qui courent, cette histoire de juifs qui ont échappé à la déportation est importante.

Couverture d'une énigme française

Une énigme, et une enquête

Je dois avouer qu’ayant dévoré son ouvrage précédent, je craignais que ce nouveau Semelin soit surtout une redite un peu condensée pour s’adapter aux enjeux actuels. C’est donc surtout pour la science que je l’ai acheté tout en me demandant s’il ne risquait pas de faire partie des livres que je ne lirais jamais vraiment. En réalité, à peine parcourues quelques premières pages, j’ai été happé : Une énigme française n’est pas un remake de La survie des juifs en France : c’est bien plus un making of. Dans les faits, seule la deuxième partie, d’une trentaine de pages sur les 200 de l’ouvrage, reprend synthétiquement – et pourtant très clairement – les conclusions du précédent. Le livre n’est donc pas seulement un livre sur l’histoire de cette survie des juifs de France, mais surtout un récit de l’enquête qui a été menée sur le sujet.

L’ouvrage s’ouvre et se referme sur Simone Veil : c’est elle en effet, qui, en 2008, pousse Semelin à s’interroger sur le sujet. Comment peut-on aujourd’hui expliquer qu’autant de juifs de France aient survécu à la période, alors que la mécanique génocidaire nazie est bien connue, et que la participation de Vichy n’est plus ignorée ? C’est à elle, finalement, que Semelin écrit une lettre posthume en conclusion du livre. Entre les deux, le texte est agencé en courts chapitres organisés en quatre parties. Dans la première, « Enquêter », qui est la plus longue, l’auteur revient sur la façon dont s’est déroulée sa recherche, je vais y revenir. La deuxième, « Restituer », est le bref résumé de ses conclusions. Dans la troisième, « Se confronter », il évoque la question de la réception de ce travail, d’abord par le public, en particulier parmi les personnes concernées par le sujet, puis par le monde de la recherche, notamment les ardents débats l’opposant à Robert Paxton sur la question de l’antisémitisme français. Enfin, la dernière partie, « Déconstruire », revient sur les enjeux mémoriels du sujet, sur lesquels je vais revenir plus tard.

Couverture de la France de Vichy de Paxton, illustrée d'un portrait de Pétain
Les désaccords de Robert Paxton avec d’autres historiens sont souvent instrumentalisés par Zemmour et d’autres négationnistes pour écarter dans son ensemble son travail sur la France de Vichy. Le récit des débats entre Semelin et Paxton montre au contraire qu’au-delà des désaccords qui les opposent, ils sont évidemment d’accord sur la participation coupable de Vichy au génocide.

C’est la première partie du livre qui m’a tout d’abord séduit, notamment pour une particularité : l’omniprésence du « je », qui n’est pas sans ironie dans un ouvrage qui se trouve avoir été écrit avec la participation du journaliste Laurent Larcher. Dans le monde des historiens, une chose me gêne en effet depuis longtemps, notamment dans notre formation académique : le refus presque maladif de ce « je » au détriment d’un « nous » qui se fait parfois bien hypocrite lorsqu’il dissimule en réalité un travail éminemment personnel. Qu’il sonnait faux, ce « nous nous sommes rendus dans les archives » que j’ai lu dans beaucoup de mémoires, alors que, justement, les jeunes chercheurs et chercheuses qui les écrivent témoignent là de leur premier véritable travail proprement individuel !

Quel soulagement, alors, de voir que Semelin, ici, redonne toute sa place au « je », et aux dimensions proprement émotionnelles et pratiques de la recherche. Car, face à un sujet de cette ampleur, le chercheur doute forcément (« Suis-je légitime à traiter ce sujet ? »), est parfois rassuré par d’autres (par exemple à la suite d’un entretien avec l’historien et survivant de la Shoah Stanley Hoffmann), ou profondément ému par un témoignage (à l’image des larmes que verse Pierre Nora à l’évocation d’un souvenir de la période). Il y a aussi les impératifs pratiques : le projet de recherche sera-t-il soutenu, administrativement parlant ? Il y a, enfin, la lucidité face aux apports de la personnalité de l’auteur sur son travail : son passé de psychologue teinte ainsi son enquête, de même que sa cécité, qui a forcément un impact sur la manière dont sont conduites les recherches. À travers cette première partie de son livre, Jacques Semelin confirme ce que tout historien sait, mais que beaucoup trop se refusent à trop avouer : un travail d’historien est aussi un travail intime et personnel, bien moins neutre et froid que ce que prétendrait le « nous » de convention.

Survivre et être aidé, bien plus que sauvé

Ayant déjà consacré plus d’une heure de vidéo à revenir sur les brillants travaux de l’auteur, je ne m’attarderai pas ici sur le fond de ses conclusions, si ce n’est pour en rappeler quelques points saillants. D’une part, Semelin insiste encore une fois sur l’importance de la situation extrêmement particulière de la France occupée : coupée en de multiples zones (qui ne se limitent pas aux traditionnelles « zone libre » et « zone occupée »), disposant chacune de leur statut administratif ; gouvernée par un état à la fois fantoche et pourtant désireux d’affirmer son indépendance, avec à sa tête, chose peu anodine, des hommes assurant la continuité avec l’ancien régime (un maréchal de France et un ancien président du conseil), bien plus que des outsiders tenant leur revanche. Tout cela, de même que la nature profondément schizophrène du régime de Vichy, qui peut d’une main exclure les juifs, tout en les aidant de l’autre, sans vraiment le savoir, par le biais des aides sociales, joue indubitablement dans la survie des juifs en France.

Surtout, chose primordiale pour Semelin, les juifs sont les premiers artisans de leur survie. Il revient amplement sur les stratégies de dispersion qui leur sont favorables et, notamment, sur l’importance des campagnes (et, chose rarement soulignée, de l’importante densité du réseau ferré français) dans cette dispersion. Si les juifs de France ont plus survécu que dans des pays denses comme la Belgique et les Pays-Bas, c’est aussi qu’il était plus facile d’y passer « sous le radar », dans des campagnes reculées et peu visitées par les autorités. Bien d’autres facteurs, comme le rôle de l’intégration, de la langue, des moyens matériels également, viennent encore expliquer cette survie (ou non), et en particulier la différence flagrante entre survie des juifs français, disposant souvent de plus importants réseaux de solidarité et de plus de moyens, et des juifs étrangers moins enracinés et souvent moins aptes à se camoufler facilement.

Ensuite, évidemment, le rôle des solidarités revient, mais la figure du « Juste » sauveur de juifs est remise en question, tant l’aide repose souvent sur des pratiques très anodines : une aide ponctuelle, un signe, une parole… ou plus souvent encore un silence. Le caractère très anecdotique du phénomène des dénonciations en témoigne : le simple silence ou l’indifférence de nombreux Français à l’égard de réfugiés juifs installés par exemple dans leur village a joué un rôle non négligeable dans leur survie. Qui plus est, et à l’inverse, d’autres gestes d’aide parfois cruciaux (un hébergement, un passage de ligne) ont pu être des actes profondément et cyniquement intéressés : la présence de réfugiés, en soi, pouvait d’ailleurs se révéler profitable à l’économie locale. Dans tout cet étalage de nuances, la figure du « Juste » sauveteur désintéressé est à la fois une idéalisation et une limitation.

Enfin, le fait politique joue énormément. Vichy, Semelin y insiste, a collaboré à la déportation. Mais le régime s’est aussi adapté à d’autres enjeux, en particulier l’opinion publique, cheval de bataille de Semelin (et, avant lui, de Pierre Laborie), qui reproche notamment à Paxton de ne pas en tenir assez compte. Ce sont, notamment, les protestations d’évêques contre les rafles qui forcent Vichy à ralentir la marche de cette collaboration. Ce sont aussi des enjeux extérieurs, comme la perte de pied de l’Axe en Italie. Tout cela contribue à nourrir l’image d’un régime de Vichy qui reste en bonne part libre de négocier avec l’occupant, ce dernier ayant d’ailleurs des préoccupations plus urgentes que la traque des juifs, comme l’a également bien montré Laurent Joly. La main forcée par l’opinion, Laval et Pétain réduisent leur participation aux déportations, reviennent sur leur projet de dénaturalisation, constate que leur politique antisémite et xénophobe n’a pas le soutien attendu. Et les Allemands, à chaque fois, acceptent ces reculs et n’ont que rarement les moyens de continuer seuls les opérations. Tout cela renforce de fait la culpabilité de Vichy : le régime disposait indéniablement d’une marge de manœuvre qu’il n’a pas su, pire, pas voulu utiliser en temps utile.

Couverture de L'Etat contre les juifs
Récemment réédité, le livre de Joly est extrêmement précieux pour comprendre l’étendue de la culpabilité du régime de Vichy et de ses dirigeants d’une part, mais aussi la marge de manœuvre dont ont pu user (ou choisir de ne pas user) ses acteurs à différents niveaux.

Une mémoire à reconstruire

La question de la réception de ce travail est évidemment très présente, tant la simple énonciation du simple pourcentage de juifs ayant échappé à la déportation peut déjà sembler suspecte d’être une tentative de réhabilitation de la France de Vichy. C’est encore plus vrai à l’heure des mensonges récurrents de Zemmour (auxquels Semelin consacre d’ailleurs un chapitre le rhabillant pour l’hiver). Cependant, les premiers concernés ne s’y trompent pas : expliquer ce chiffre est bien plus important que le dissimuler et donc, in fine, en laisser toute analyse aux mains de l’extrême droite aux tendances négationnistes. Surtout, en s’intéressant à l’histoire de ceux et celles qui ont échappé à la déportation, Semelin se rend compte qu’il permet aussi de libérer leur parole. On est ainsi ému à la lecture de ce témoignage, en fin de conférence, d’une dame se rendant compte qu’il s’agit là de l’histoire qu’elle a vécue, qu’elle se refusait à raconter par culpabilité d’avoir eu la chance de survivre, mais qui n’en recouvrait pas moins des traumatismes réels. Car, c’est un point sur lequel l’auteur insiste beaucoup, les 75 % de juifs qui n’ont pas été déportés n’en ont pas moins été victimes de la politique antisémite et génocidaire, qui les a marginalisés, discriminés, forcés à se cacher, à se séparer, et souvent, leur a pris des proches.

Malgré tout, la thématique du livre, on l’a dit, peut indisposer, et c’est pour cela qu’il est important d’y revenir sur les débats suscités. Semelin note d’ailleurs que les critiques les plus violentes, viscérales, émanaient de gens qui n’avaient pas encore eu le temps de lire l’ouvrage et lui adressaient donc un procès d’intention. Plus intéressant est le débat qui l’oppose à Robert Paxton : tous deux s’accordent en effet sur de nombreux points (notamment sur la culpabilité patente du régime de Vichy), mais divergent sur la question de l’opinion. Paxton dépeint une France profondément antisémite ; Semelin récuse cette idée, considérant que si la France était alors effectivement teintée indéniablement d’idées antisémites et xénophobes, les actes des Français durant cette période, et leur refus massif de participer à la politique de déportation, témoignent du fait que le climat ambiant n’était malgré tout pas hostile aux juifs, au grand dam, d’ailleurs, des autorités. Les deux historiens finissent d’ailleurs semble-t-il s’accorder sur un constat de Semelin : « qu’est-ce qui est le plus important ? N’est-ce pas ce que les gens font plutôt que ce qu’ils croient ? » La phrase résume en tout cas bien la controverse stimulante qui oppose les deux chercheurs.

Plus passionnante encore est la dernière partie, traitant de la mémoire, et faisant interagir Semelin avec des figures aussi diverses que Robert Badinter, Christine Albanel et Serge Klarsfeld, en particulier au sujet du célèbre discours de Jacques Chirac reconnaissant l’implication de « la France » dans le génocide. Ce sont toutes les ambiguïtés de cette nouvelle mémoire qui sont ici pointées, notamment le risque de remplacer une France qui aurait tout entière été à Londres avec De Gaulle par une autre toute entière à Vichy avec Pétain, en oubliant le caractère profondément déchiré du pays, qui doit au contraire nous obliger, en tant que Français, à reconnaître ces deux héritages opposés. Surtout, les discussions de ce chapitre font ressortir à quel point la survie des juifs, et ses conditions, est un impensé total de la mémoire, trop souvent réduit à l’imparfaite figure du « Juste ».

Jacques Chirac pendant son discours de 1995 sur la rafle du vélodrome d'hiver
Si Jacques Semelin reconnaît le caractère fondateur du discours de Chirac sur la rafle du Vel’ d’Hiv’, en 1995, il en pointe aussi les limites et les angles morts, en en discutant notamment avec celle qui l’a écrit, Christine Albanel.

Or, cet impensé fait des dégâts. Laurent Joly a déjà souligné comment, notamment dans les discours d’Emmanuel Macron sur la rafle du Vel’ d’Hiv’, en ne retenant que le rôle de la France et en oubliant presque les Allemands, on crée un discours effectivement « repentant », apportant ainsi de l’eau au moulin de ceux qui souhaiteraient que l’on n’en parle pas du tout. De la sorte, les faiblesses du discours mémoriel nourrissent ensuite les contre-discours en leur permettant de sortir des sphères marginales où ils devraient être cantonnés. Il en va ainsi, très nettement, du « tabou des 75% » : en l’ignorant, tant dans les programmes scolaires que dans les discours mémoriels, en ne traitant pas des conditions de la survie des juifs, en laissant de côté ce chiffre pourtant nettement établi, on laisse libre cours aux négationnistes pour y aller de leur explication. De ce point de vue, le travail de Semelin est essentiel pour démontrer, nettement et clairement, que si 75 % des juifs de France ont survécu, ce fut malgré Pétain et Laval, et non grâce à eux.

Enfin, que Simone Veil figure en ouverture de l’ouvrage n’est pas étonnant et l’ombre du Chagrin et la Pitié d’Ophüls plane sur cette introduction. Veil s’était opposée à ce film dressant un portrait extrêmement sombre des Français de l’Occupation, et ayant fortement accompagné le passage du mythe du « tous résistants » au « tous collabos ». Bien des travaux, notamment ceux de Pierre Laborie, ont désormais fortement nuancé le propos du film ; mais Veil avait eu une bonne raison de pointer du doigt le film comme « psychologiquement pernicieux ». En effet, « au fond, en montrant que tous les Français avaient été des salauds, ceux qui l’ont été vraiment avaient très bonne conscience puisqu’ils l’étaient comme les autres ». De nos jours, la problématique s’est déplacée : beaucoup moins de ces « salauds » sont encore en vie pour avoir une conscience à défendre. Collectivement, en revanche, charger frontalement et globalement les Français de 1940, confrontés à une époque et une situation que nous ne connaissons pas, permet par effet de levier de se valoriser. « Tous étaient des salauds, et en les dénonçant à peu de frais, je prouve que j’aurais été du côté des héros. » À l’inverse, rappeler qu’une grande majorité de Français surent, à défaut de devenir des héros, ne pas s’abaisser à être des salauds n’en souligne que plus la culpabilité de ceux qui, à différents niveaux, collaborèrent. De ce point de vue, l’histoire des 75% de survivants ne nuit pas à la mémoire des 25 % de victimes : elle rappelle au contraire que leur nombre est dû à une malveillance qui était loin d’être universelle, et n’en est de fait que plus coupable.

Un livre à lire, donc, comme une véritable leçon d’histoire, et appel à repenser notre rapport à la mémoire.

Jacques Semelin, avec Laurent Larcher, Une énigme française, Albin Michel, 2022

8 commentaires sur “Jacques Semelin et « l’énigme des 75% » : une mémoire troublée

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  1. Merci.
    Il y a une petite coquille : « en laissant de côté DE chiffre pourtant nettement établi ».
    Après, tu pourras supprimer ce commentaire qui n’a aucun autre intérêt.

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  2. Tres bonne recension. Je bute neanmoins sur cette formulation: »La nature profondement schizophrene du regime de Vichy » D’une part ça contribue meme si ce n’est pas ton intention, a donner une fausse image de la schizophrenie (non, pas d’histoire de double personnalite… ce n’est pas ça) d’autre part, tu n’as pas du tout besoin du terme de schizophrene pour exprimer ici ce que tu souhaites exprimer. Surtout que la politique de l’epoque concernant les personnes dans les asiles… c’est assez ironique d’associer Vichy et schizophrenie du coup. C’est un terme qu’utilise Jacques Semelin?

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    1. C’est effectivement le terme qu’il utilise pour titrer un de ses chapitres, et que j’ai donc repris ici. Je comprends bien du coup la nuance que tu apportes ici ; mais force est de reconnaître que dans l’usage qui est fait à l’heure actuel par le public de ce terme, l’expression est parlante et claire. Nul doute qu’il faudrait réussir à en trouver une tout aussi percutante, mais plus adaptée, je te le concède…

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  3. Bonsoir. Merci pour cet article très intéressant… J’apprécie aussi que vous ayez rappelé que Semelin et Paxton ont plus de points de convergence que de divergence sur le sujet. Par contre, concernant l’attitude de Simone Veil au sujet du Chagrin et la Pitié, je suis en désaccord : ce film a vieilli mais il n’est pas aussi manichéen qu’elle l’a prétendu. Je l’ai visionné deux fois et, ma fois, je rien vu « montrant que tous les Français avaient été des salauds »… Une majorité d’attentistes et une minorité agissante, plus ou moins sympathique (ou plus ou moins antipathique), voila la vision que j’en ai retenu.

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